mardi 17 février 2009

Intimidations, Juin 86

Ce sont les récentes manchettes concernant David Fortin. Aussi les billets de P'tit Homme qui m'inspirent ce billet.


Quand mes parents ont cessé de s'aimer ils se sont quittés. En se quittant, l'une est partie avec son sac de deux enfants tandis que le père pleurait sous sa carapace. Mon frère allait à la garderie tandis que moi, je me voyais me faire trimbaler d'école en écoles.


Petit nouveau oblige, j'ai été victime d'intimidation dès ma cinquième année du primaire. Ça s'est stoppé en sixième. Trois écoles primaires en deçà d'un an et demi, ça vous forge une carapace!


Les premières fois, c'était par un pauvre type qui avait vu son père mourir devant ses yeux, électrocuté en essayant de poser une corde à linge. Terry Alfonso qu'il s'appellait. Il m'a pris comme tête de turc. Il me dépassait de deux têtes, dépassait ma mère qui a tenté de le raisonner par une. Un épais comme il s'en fait peu dans une vie. Le bourreau trop pissou pour s'en prendre à quelqu'un Mano à Mano. Il se devait d'avoir son faire valoir... Un certain Sylvain Lefebvre. Sans raisons qu'ils m'ont humilié, ma mère a bien essayé d'en aviser la direction ainsi que ma prof Martha de Grace rien n'en fît. Il nous a fallu déménager de cette expérience Montréal-Estque qui m'en a donc fait baver.


LA deuxième fois, notez ici le singulier féminin. C'est arrivé en pleine classe à mon arrivée dans Villeray. Un certain J-F qui s'est essayé de créer cette peur que j'avais cotoyée si souvent 6 mois auparavent. Le J-F en question s'est retrouvé lancé sur les tablettes qui abritaient nos bricolages de 6ième années.


C'est à cet instant précis que mon calvaire s'est éteint.


Note en passant... Les Noms et Prénoms des deux clowns sont réels...

mercredi 11 février 2009

Année chanceuse, Décembre 1985

Ils disent que lorsque nous franchissons l'âge de notre jour de naissance, l'année qui suivra nous sera chanceuse et prospère. Pour ma part, l'année de mes 10 ans était sensé être celle qui allait me sourire.

Je me souviens encore de cette fête et je m'en rappellerai toute ma vie. C'était la première fois où toute ma famille s'était entendue afin de cotiser l'argent qu'il fallait pour un gros cadeau. C'est le 10 mai que j'ai reçu mon premier ordinateur. Un TRS-80 avec la télé, le tape cassette pour enregistrer les gros riens que j'aboutissais à faire.

C'est de décembre que je devrais traiter par contre si je me fie au titre de ce billet.

Un de ces décembres pluvieux, un père qui s'en va avec ses gars pour un dépouillement d'arbre de Noël du boulot de la mère. La mère, malade, préfère demeurer à la maison. Toute une journée à jouer, à déballer des cadeaux à s'empreindre de cet esprit du temps des fêtes qui est si magique dans la tête d'un enfant.


Toute bonne chose a une fin, la fête se termine c'est le retour à la maison. mon frère dort sur la banquette arrière du Jimmy. Je sieds à côté de mon père dont je suis si fier, content d'avoir passé une de ces si rares journée avec lui, "Entre Hommes".


Le trajet du retour quand à lui diffère. On évite l'autoroute pour se diriger ailleurs. Un détour? Il fait noir, je m'oriente mal. L'instant d'un moment je reconnais les rues. On se rends chez ma tante. Dans ma tête c'est le comble! Une autre surprise! J'aime beaucoup cette tante.


Arrivé à destination, mon père en larmes dans le camion, ma mère en larmes dans l'embrasure de la porte, mon regard se dirige une seconde sur la porte et l'autre seconde sur le siège du conducteur. L'incompréhension totale. Mon frère se réveille, heureux lui aussi d'être chez notre tante.


C'est ce 16 décembre que mes parents se sont séparés.

dimanche 8 février 2009

Détournement de mineure, Juin 2004

L'adage "Dont Fuck with the payroll" s'est jamais appliqué à moi. Au contraire, j'ai toujours perçu le travail comme étant un lieu propice à la rencontre. C'est pas trop compliqué non plus car j'y passais le plus clair de mon temps!


Certain que ça peut apporter son lot de désagréments. Certain que lors d'une rupture ce n'est pas toujours facile de rencontrer la face de celui/celle qui nous a largué. Mais bon, après ma rupture j'étais plus en manque de peau qu'autre chose alors je me laissais guider par mes pulsions de la même manière qu'un avion sur l'auto-pilotage.


Les coups de têtes ont toujours une conséquence par contre. Quand vint le temps de changer de ville, j'ai appris que mon employée avait menti sur son âge lors de son embauche. Celle que je croyais majeure/vaccinée/consentente était tout ça sauf majeure.


L'âge de consentement est de 14 ans, elle en avait 17 mais étant son patron, j'étais en position d'autorité ce qui aurait pu être un détournement de mineure dans mon cas. Fort heureusement pour moi, elle avait compris que je pourrais demeurer à cet endroit. Ce fut une rupture un peu dure pour elle et sans conséquences pour moi.


Et puis y'avait cette autre employée qui me lorgnait depuis peu... Comme quoi j'apprends jamais du premier coup...


lundi 2 février 2009

Le lendemain, Avril 2004

Moi qui me demandais si j'avais le flegme pour pouvoir faire de nouvelles rencontres


Moi qui me demandais si j'avais encore les mots pour séduire


Moi qui me demandais si j'avais encore l'apparence corporelle attirante


Moi qui me demandais comment j'allais m'y prendre pour attirer dans mon lit une autre femme


Moi qui me demandais combien de temps ça allait me prendre


Moi qui me demandait de quelle façon je devais m'y prendre


14 heures et quelques poussières... Incluant une nuit de 6 heures... Avec une employée sans avances ni rien...


Ça n'est jamais une question d'où et quand trouver une baise. C'est l'amour qui se camoufle dans le dédalle de nos vies. Qui nous passe trop souvent sous le nez sans que l'on puisse le humer. Qui nous cogne à la porte pendant que la musique dans notre tête nous empêche d'entendre.
Et pendant ce temps, on se sent moins seul. Jusqu'à ce que la porte se referme nous laissant esseulé dans la pénombre.


dimanche 1 février 2009

Un mal pour un bien, Avril 2004

Une certaine incompréhension de ma part qui ne cesse de me trotter en tête. Des questionnements et des scénarios, une inquiétude quand au décisions que j'ai à prendre. Que nous, même si nous ne sommes plus un couple nous demeurons parents, devons gérer.

Je n'ai jamais été bien à Québec. J'aime la ville comme tel comme touriste mais je ne m'y suis jamais senti aimé là-bas. Je décide donc de quitter Québec pour revenir à Montréal avec tous les kilomètres que cela implique. Un geste assez audacieux que toute ma famille condamnait. Disant que je ne saurais endurer ces trajets d'asphalte plus que deux ans. Je peux maintenant dire qu'ils ont eu tort.

Y'a ce questionnement aussi sur comment j'allais rencontrer quelqu'un. Ça faisait 13 ans que j'étais en relations, 13 ans où je n'ai jamais vraiment eu à draguer, à me prouver. Combien de temps je saurais être seul? Combien de temps ça me prendrait avant d'avoir une relation amoureuse? À faire confiance? De faire l'amour?

Nous avons décidé d'honorer le bail et de se séparer "officiellement" au mois de juin. Me fallait tout de même avoir à cohabiter avec la mère de ma fille, à voir les journées sur le calendrier afficher cet échéancier de devoir me séparer de ma fille.

De perdre ce que j'avais pris tant d'années à bâtir, de voir mon rêve virer au cauchemar...

De perdre ma famille...